Si 1944 et 1945 marquent un tournant décisif dans l’histoire de la France, ce renouveau se reflète aussi dans le paysage journalistique. La Libération en août et septembre1944 et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe le 8 mai 1945 a engendré une soif inextinguible d’information et un besoin de tourner la page sur les années sombres.
C’est dans ce contexte que de nouveaux journaux ont vu le jour dans une volonté de refonder une presse digne de la République.

Extrait de la couverture de La Seconde Guerre mondiale sous le regard de la Presse.*
Une volonté de reconstruction
La Libération a signifié la fin d’une période où la presse française avait été soumise à la censure, à la propagande et, pour de nombreux titres, à une compromission avec le régime de Vichy et l’occupant nazi. Dès 1944, des voix s’étaient élevées au sein de la Résistance pour réaffirmer la nécessité d’une presse libre, indépendante des pouvoirs d’argent et de l’État.
Les ordonnances de 1944, émanant du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), ont réaffirmé la liberté de la presse tout en fixant des critères économiques et éthiques afin de garantir son indépendance.

Une voix pour les territoires libérés
Combat ou Libération ont incarné l’esprit de la Résistance et ont cherché à prolonger les idéaux de liberté et de justice sociale dans la nouvelle France.
France-Soir a ainsi pris le relais du journal clandestin Défense de la France.
La Libération a permis une revitalisation de la presse régionale, souvent marquée par des titres porteurs des valeurs de la Résistance locale. Des journaux comme Midi Libre, Le Courrier Picard, Nord Littoral, L’éclaireur du Gâtinais, témoignent entres autres de cette dynamique.



Collection Le Centre de la Presse.
Une presse au service de la démocratie
Si Le Monde a vu le jour en décembre 1944, son impact s’est pleinement manifesté l’année suivante. Fondé à l’initiative du général de Gaulle et d’Hubert Beuve-Méry, il est devenu un journal de référence, indépendant et rigoureux, succédant au Temps.
1945 a également vu l’apparition du magazine féminin Elle, fondé par Hélène Lazareff, qui entendait apporter « du sérieux dans la frivolité, de l’ironie dans le grave ».
L’éclosion de ces journaux témoigne de l’importance fondamentale de l’information et du débat public dans une société qui aspire à une information libre au service de la démocratie.



Collection Le Centre de la Presse.
Elisa Humann
* La Seconde Guerre Mondiale sous le regard de la Presse est disponible au Centre de la Presse au prix de 29,95€.